J’étais en pleine randonnée à Rondane en Norvège quand j’ai réalisé ceci : du plus loin que je me souvienne, j’ai toujours eu le nez fin. Enfant, je détectais l’arôme de mes Rotini adorés mijotant dans le Creuset avant même d’avoir poussé la porte de la maison. Je collectionnais les odeurs comme on collectionnait alors les Polly Pocket. Le parfum de ma mère, celui du sous-sol de la maison, les effluves du printemps au chalet…  Certaines me bouleversaient, d’autres m’apaisaient. Mais seules les senteurs générant des émotions méritaient une place dans ma boîte à souvenirs imaginaire.

Ceci est devenu d’autant plus vrai quand j’ai commencé à voyager. Ma mémoire olfactive s’est transformée en appareil photo, cueillant les odeurs pour les scotcher à des moments ou à des paysages marquants. Depuis, la menthe fraîche me transporte au Maroc et les gaz d’échappement au Sri Lanka. Et c’est probablement pourquoi je me suis retrouvée à quatre pattes en bordure d’un sentier du Parc national de Rondane à humer le curieux parfum des buissons.

En route vers le Parc national de Rondane

Nous étions encore et toujours sur la E6 en direction du cercle polaire arctique quand nous avons bifurqué à Otta vers le Parc national de Rondane. Après quelques temps à zigzaguer sur une route de campagne, nous nous butons à une barrière de péage. Comble de malheur, les cartes de crédit ne fonctionnent pas, nous n’avons pas de monnaie norvégienne sous la main et il n’y a pas âme qui vive dans les parages. J’envisage une crise de larmes en position foetale quand Francis m’annonce qu’il aurait peut-être laissé tomber quelques pièces sous son siège ce matin. Aussitôt dit, aussitôt trouvées, poisse évitée.

Randonnée dans le Parc national Rondane

Départ du sentier vers le refuge de Rondvassbu

Randonnée jusqu’au lac de Rondvatnet

Nous laissons la voiture dans le stationnement tout au bout du chemin, impatients de se dégourdir les jambes dans ce paysage du bout du monde. Au menu : une courte randonnée – si on peut la qualifier ainsi – jusqu’au refuge de Rondvassbu. Une promenade d’à peine 13 kilomètres sur un chemin en gravier pour pique-niquer sur les rives du lac Rondvatnet et goûter aux charmes arctiques du premier parc national en Norvège.

Nous marchons d’un bon pas, la garnotte parfaitement étalée aidant. Pour une fois, j’ai les yeux rivés sur le paysage à défaut de devoir surveiller le terrain. Et quel paysage ! Un plateau rocailleux où s’élèvent quelques mastodontes rocheux, dont le Rondeslottet, le plus haut sommet de Rondane avec ses 2178 mètres d’altitude. J’aperçois bientôt les nuances sombres du lac Rondvatnet et les maisonnettes rouges du gîte de Rondassbu, point de départ de nombreuses randonnées vers les plus hautes cimes du parc. De là, il faut mettre 5 heures pour faire le Storronden ou 6 heures pour gravir le Vinjeronden et le Rondeslottet.  Je dévorerai mon sandwich en rêvant à tous ces sentiers que je n’emprunterai pas aujourd’hui, faute d’avoir de nouveaux genoux.

Rando vers le Gîte Rondvassbu Rondane

Vue sur le lac de Rondvatnet dans le Parc national de Rondane

Rondane sent… le Vicks !

Mes rêves de hautes montagnes envolés, nous reprenons bientôt le sentier vers la voiture. Un peu à reculons, certes, mais le cercle polaire arctique nous attend.

Nous avons maintenant le vent de face et un curieux parfum emplit mes narines ! Comme deux tarés chiens curieux, on se retrouve vite à quatre pattes dans la toundra à renifler le lichen. On dirait du Vicks ! Voilà, c’est une odeur de camphre ! Mais d’où vient cette odeur ? Des branches aux brindilles en passant par la mousse, tout passe sous mon nez. Je scrute la végétation des abords du sentier en quête de la plante responsable, en vain. Je reviens à la voiture avec un mystère et boule de gomme.

Tout ce que je sais, c’est que mes souvenirs du Parc national de Rondane… sentent le Vicks !

Saurez-vous m’aider à identifier le responsable ?

Camping Rondvassbu

Des terrains de camping sont aménagés en bordure du sentier un peu après le refuge de Rondvassbu

Informations pratiques sur Rondane

  • Se rendre au Parc national de Rondane : Il existe plusieurs portes d’entrée. Si vous êtes sur la E6, le plus simple est de la quitter près d’Otta pour prendre la Fv444 vers Mysusæter. Une fois à l’information touristique, prendre la route de gauche, passez la barrière de péage (20 NOK) et continuez jusqu’au bout. Les sentiers de randonnée commencent dans le stationnement nommé Spranget.
  • Le sentier vers Rondvassbu : Très (trop) bien balisé, à rendre les chaussures de marche facultatives. Il est possible de parcourir le petit 13 kilomètres en vélo pour 200 NOK (21,64 euro).
  • Le gîte de Rondvassbu : Il est le point de départ tout indiqué pour des randonnées sur les hauts sommets environnants. Une aire de camping est également aménagée en bordure du lac Rondvatnet. Pour plus d’information sur les prix et les installations, c’est par ici.
  • Les bons plans rando : À la recherche d’idées pour de plus longues randonnées ? Consultez le site de l’Association norvégienne de randonnée (DNT).

 

5 commentaires sur «Randonnée à Rondane en Norvège»


  1. Jonathan dit :

    Magnifiques photos ! Cette randonnée dans le Parc du Rondane est l’un de mes plus beaux souvenirs de Norvège.

  2. […] randonnée étant toujours haut placée dans la liste des priorités (on a d’ailleurs adoré Rondane et Saltfjellet-Svartisen), impossible de ne pas s’arrêter au Parc national Jotunheimen. […]

  3. […] Force est de constater que nous avons eu plus de chance dans le Nordland que dans le Trøndelag ou le centre de la Norvège. Quoique, nous avons bien vu quelques sites qui auraient été parfaits pour accueillir notre petite tente pendant notre randonnée dans le Parc national de Rondane. […]

  4. lise dit :

    Comme je te comprend, mon odorat étant très développé et souvent relié à de précieux souvenirs, tout passe par mon nez moi aussi, quand j’avais ma boutique je devais tout sentir avant d’acheter et ce sous l’air étonné de mon associée. Je ne peux malheureusement pas t’aider à identifier le coupable à l’odeur de Vicks, sans doute une sorte de menthe sauvage…fais-moi savoir si tu trouves.

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