Rejoindre le point de départ du GR20 à Conca

Considéré comme le trek le plus difficile d’Europe, le sentier de grande randonnée GR20 en Corse permet à ceux qui osent le défier de savourer l’Île de Beauté depuis ses sommets. Impatients de découvrir ce trek mythique depuis notre arrivée en Europe, nous l’avons finalement inscrit à l’agenda pour 2015. L’objectif : faire le GR20 du Sud au Nord. Le 5 juin 2015, nos 4 paires de bottes foulèrent enfin le sentier du GR20 à Conca. 

Ce billet est la suite de GR20 : les prémices du trek

Tourne, tourne, et tourne. Cette nuit-là, dans mon petit lit du gîte de Conca, je ne trouvais pas sommeil, mais plutôt mille et une raisons de ne pas fermer l’oeil. J’ai froid. J’ai chaud. J’ai hâte. J’ai peur des punaises de lit. Serait-ce une punaise que je sens, là, sur mon pied… ? Non, fausse alerte, c’est un moustique. Aurais-je oublié mon chasse-moustiques à la maison… ?

Pourtant, j’avais vraiment besoin de repos. Pour rejoindre le point de départ sud du GR20 à Conca et débuter l’aventure le matin du 5 juin, nous étions partis de Nuremberg mercredi le 3 juin en milieu d’après-midi. Après avoir traversé la Bavière, l’Autriche et l’Italie et ajouté près de 1000 kilomètres au compteur de la voiture, nous avions finalement gagné la ville portuaire de Livorno un peu après une heure du matin. Une courte nuit derrière la cravate et nous voilà déjà sur le parking du port de Livorno pour faire nos adieux à la voiture et sauter dans un ferry à destination de Bastia en Corse. De là, nous devions nous rendre jusqu’à Conca, petit village du sud de la Corse où est situé le point de départ du sentier du GR20. Bref, je n’avais même pas encore commencé le GR20 et j’étais déjà morte de fatigue. Heureusement, nous avions tout planifié à l’avance.

Rejoindre le point de départ du GR20 à Conca

Sur le ferry entre Livorno et Bastia

Comment aller en Corse (la parenthèse plate logistique)

La Corse est une île française en mer Méditerranée, séparée par quelques 180 kilomètres de la Côte d’Azur et moins de 100 kilomètres de l’Italie. Pour se rendre en Corse, il n’y a que deux options : l’avion et le ferry. Non Céline, le kayak n’en fait pas partie.

Voie aérienne

L’avion est définitivement le moyen de transport le plus rapide pour aller en Corse au départ de Paris ou de Montréal. L’île de Beauté possède 4 aéroports internationaux : Calvi et Bastia-Poretta au nord, Ajaccio au centre et Figari au sud, desservis principalement par Air France, Air Corsica et EasyJet. Pour comparer les prix selon votre point d’arrivée et trouver le meilleur plan, je vous conseille de vérifier sur Google flights ou Skyscanner.

Voie maritime

La Corse possède également six ports d’où transigent des ferries pour la relier au continent. Principalement au départ de Nice et de Marseille en France, ou encore de Gênes et de Livorno en Italie, les ferries assurent les liaisons avec Ajaccio, Calvi, L’Île-Rousse, Propiano sur la côte ouest et Bastia et Porto-Vecchio à l’est. Ce mode de transport est particulièrement intéressant pour ceux se trouvant déjà sur le continent européen et ceux désirant traverser la voiture ou le véhicule motorisé. Pour éviter de se retrouver le bec à l’eau à l’aube des vacances, il est conseiller de réserver les billets bien à l’avance en haute saison, particulièrement pour traverser des véhicules. Au départ de la France, les compagnies SNCM et Corsica Ferries assurent les liaisons maritimes avec la Corse. Cette dernière est également en service du côté de l’Italie, aux côtés de sa concurrente Moby Lines. Fait à noter, la distance à parcourir étant plus courte pour relier la Corse à Gênes ou à Livorno en Italie, les prix des traversées y sont logiquement plus abordables.

Bastia, viens à moi (pas cher, pas cher)

Après avoir soigneusement étudié les différentes options pour se rendre en Corse, nous avons opté pour le ferry. Il faut dire qu’à 4 personnes, il était plus économique de partager les coûts d’essence et de péage et de prendre 4 places sur le ferry que d’acheter 4 billets d’avion. De toute façon, au départ de Nuremberg, les liaisons aériennes nous forçaient à faire une escale à Paris pour rejoindre la Corse, ce qui nous semblait inintéressant, d’autant plus que les paysages de Toscane sont beaucoup plus beaux que les murs de l’Aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle

Ferry Corse

Heureux randonneurs sur le ferry entre Livorno et Bastia

Au début du mois de juin 2015, la compagnie Moby Lines proposait de meilleurs prix pour traverser sans voiture de Livorno jusqu’à Bastia, en plus d’offrir un rabais sur le billet de retour. Vendu ! En véritables élèves modèles, nous avions préalablement réservé nos places via le site Internet de la compagnie. Après avoir laissé la voiture dans un parking sécurisé du port de Livorno, le S.T.P. Porto Livorno, situé à 5 minutes seulement de notre quai d’embarquement, il ne nous restait plus qu’à monter à bord du Vincente et se laisser bercer par la mer jusqu’à Bastia. Inutile de vous préciser à quel point nos 4 heures de traversée furent agréables, confortablement lovés au creux des chaises de plage disposées sur le pont supérieur. Nous avons même pu roupiller un brin entre 2 analyses de cartes topographiques.

Comment rejoindre le point de départ du GR20 à Conca depuis Bastia

De Bastia à Sainte-Lucie de Porto-Vecchio

Arrivés à Bastia, nous voilà sous la canicule corse, sacs sur le dos et bottes de rando dans les pieds. Il n’était que midi et nous devions patienter ainsi jusqu’à 16 heures pour grimper dans le seul bus inscrit à l’horaire peu garni des transports en commun reliant Bastia à Sainte-Lucie de Porto-Vecchio cet après-midi-là. Nous n’avions pas le choix de faire preuve de patience, puisque ce bus est le seul moyen abordable de se rendre au sud de l’île et se rapprocher de Conca, notre point de départ du GR20. Après une brève visite à l’Office du tourisme qui nous indique que les guichets pour acheter les billets sont fermés jusqu’à 14h00 pour la pause midi (?!?), nous décidons de les imiter et de se poser sur une terrasse, histoire de faire quelques réserves caloriques en prévision du GR20.

Ville de Bastia en Corse

Le vieux port de Bastia

Souvent boudée par les touristes qui lui préfèrent Ajaccio et Calvi, Bastia n’en reste pas moins une ville portuaire étonnamment agréable, avec son vieux port dominé par les clochers dorés de l’Église Saint-Jean-Baptiste et sa citadelle truffée de ruelles pittoresques.  Personnellement, j’ai préféré le désordre et l’authenticité de Bastia à la très touristique Ajaccio, avec ses prix exorbitants, ses façades commerciales et sa circulation anarchique. C’est donc quelque peu à contre-coeur que j’ai franchi la porte de l’autobus pauvrement climatisé pour partir vers le sud de la Corse. Le trajet, qui ne devait durer que 2h30, en a finalement pris 3 en raison de la circulation infernale sur la côte.

Voyage Bastia Corse

Dans les petites ruelles de Bastia

De Sainte-Lucie de Porto-Vecchio à Conca

Nous avons quitté le bus à Sainte-Lucie de Porto-Vecchio. Tel que convenu avec la propriétaire du Gîte d’Étape de la Tonnelle, nous sommes entrés au bar U Colombu, situé juste devant l’arrêt, pour téléphoner et demander le service de navette jusqu’à Conca. Le trajet ne fait peut-être que 6 kilomètres, mais il est tout en montée sur une rue asphaltée qui ne nous faisait pas envie, mais pas du tout. Au diable les 4 euros, moi je prends le minibus !

Gîte de la Tonnelle, Conca

Et voilà. Nous sommes enfin en pleine nature, ou presque, tout près du point de départ sud du GR20 à Conca, que nous prévoyons attaquer dès le lendemain matin. Mais avant, nous nous permettons un dernier bon repas au restaurant de la Tonnelle, le tout arrosé d’une bonne bouteille de vin corse. Le coeur léger mais l’esprit bien éreinté par ces deux journées de transport, nous savourons une dernière douche chaude. Pour les filles, c’est aussi le dernier lavage en profondeur des cheveux avant qu’ils ne se retrouvent cachés à perpétuité sous un buff. Il n’est que 21h00, mais nous allons déjà au lit. À 5h00 AM demain, les réveils-matin sonneront le début de notre belle aventure sur le GR20. Et moi je tourne, je tourne et je tourne, au rythme des ronflements qui résonnent dans le dortoir. Est-ce que j’ai oublié quelque chose ? Peut-être aurais-je dû prendre un livre ? Aurons-nous assez de papier de toilette ? … 

Pour lire la suite, c’est par ici : GR20 de Conca à I Paliri !

10 commentaires sur «GR20 : Rejoindre le départ»


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  4. Serge Mathieu dit :

    Salut Jessica, Quelle formidable aventure, j’en rêve.
    Je fais de l’escalade pas de la rando donc, je ne sais pas si ce genre de treck serait à ma portée ?
    Amoureux des grands espaces (j’ai visité le Québec 2x), j’attends avec impatiente la suite de votre aventure.
    Bonne chance à tous, profitez bien du voyage 🙂

    • Bonjour Serge ! Un grand merci de prendre le temps de nous écrire. La suite viendra très bientôt, ça pourra vous aider à décider si c’est à votre portée ou non ! 🙂 Sachant que l’escalade, c’est déjà pas mal. Au moins, vous ne souffririez pas du vertige !

  5. anne dit :

    Rien que d’y aller représente déjà une aventure!

  6. lise dit :

    J’en veux encore….j’adore te lire, bisous à vous deux, vos cartes postales viennent d’arriver. xx

  7. Francine dit :

    Salutations! Tout un périple ce GR20!!! Toujours intéressant de te lire, j’ai déjà hâte de lire la suite….x0x0x0

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